« Dans l’Europe de demain, il n’y aurait plus besoin de guerriers, plus besoin de diplomates mais besoin de juges », soulevait Sabino Cassese, ancien membre de la Cour constitutionnelle italienne. Et pourtant, à l’heure où les diplomates et les guerriers continuent inlassablement de gouverner, la suprématie du droit et des juges demeure trop faible.
Rares sont ceux qui, en Europe, se souviennent que la criminalité n’a pas de frontière. Réciproquement, les droits des victimes ne devraient pas en avoir non plus. Afin de s’en souvenir et de construire une Europe qui protège, la Journée européenne des victimes existe tous les 22 février depuis 1990. On ne vit pas la même Europe selon le pays où l’on est victime d’un acte répréhensible.
Les droits des victimes sont encore inégaux en fonction des Etats. De manière tout à fait criante, l’Europe compte seulement 9 pays reconnaissant qu’un rapport sexuel non consenti est un viol. Face à ce constat, seule l’aide aux victimes, universelle et accessible à tous, est capable de faire la différence.
L’aide aux victimes est le reflet de toute société
Fondée sur la volonté d’unir ses valeurs, l’Union européenne s’essouffle face à l’individualisme et la division qui restreignent l’influence des institutions et les droits des personnes. Edifice en perpétuelle construction, l’Union européenne doit devenir une chance venant renforcer les droits fondamentaux des personnes.
Il est impératif que les victimes en Europe soient dotées d’un corpus légal égalitaire. Les pays fondateurs, au regard de ce prisme, doivent tenir leur rang et enclencher de nouvelles prescriptions européennes pour les transposer ensuite.
L’aide aux victimes est le reflet de toute société, une politique ambitieuse pour l’accompagnement des personnes victimes est donc indispensable. Elle pourrait constituer un socle de cohésion et un fondement préalable à un mouvement de protection en Europe.
Implémenter le concept innovant de « safe justice »
Promouvoir une vision éthique et déontologique de l’aide aux victimes passe par le financement de programmes consacrés d’une part à la prévention des infractions et, d’autre part, à la promotion d’une politique publique d’aide aux victimes de manière cohérente et enfin financée.
Rendre effectifs différents programmes tels que l’accompagnement des témoins lors de la procédure pénale comme en Irlande, l’accompagnement des victimes dans les tribunaux à l’occasion des procès à l’instar de la Suède, ou créer un centre européen de ressources sur le terrorisme pourraient constituer autant de points cruciaux à inscrire dans une directive européenne rénovant les standards légaux minimums dans chaque pays.
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