Lors d’un point presse au local de La France Insoumise, Sylvie Ferrer, députée Nupes de la première circonscription, a notamment évoqué la loi sur le pouvoir d’achat, jugée “pas à la hauteur des besoins des plus précaires”.
La loi sur le pouvoir d’achat que vient d’adopter le parlement – la députée insoumise a voté contre — Sylvie Ferrer, sans surprise, estime qu’elle n’apporte que “des mesurettes. Elle n’est pas à la hauteur des besoins de la population la plus précaire”. Dans le détail, “plus 4% pour les retraites”, c’est insuffisant alors que l’inflation est proche de “6% et que l’on sera peut-être à 7% voire 8% à la fin de l’année”. La revalorisation des APL ne compensera pas “la hausse des loyers de 3,5%. Alors que nous avions proposé le gel des loyers” souligne Sylvie Ferrer. Passons à la prime Macron, dont le plafond est multiplié par trois. “Seulement 50% des salariés vont en bénéficier et la prime moyenne sera de 500€”. La députée précise que la Nupes, s’appuyant sur son programme, a proposé le Smic à 1500 € net. “Seule une revalorisation des salaires pérennise le pouvoir d’achat”. Et la députée de mettre en parallèle les profits astronomiques réalisés par des grands groupes comme Total et la CMA-CGM. Sylvie Ferrer rappelle que la Nupes souhaite la mise en place d’une taxation des profits de ces géants de l’économie pour redonner du pouvoir d’achat aux salariés.
S’agissant de la suppression de la redevance audiovisuelle, la députée craint que cela se traduise par la suppression de postes et de chaînes du service public. “Cela aurait mérité une loi à part entière. On aurait pu imaginer une redevance progressive, en fonction des revenus”.
Loi à tiroirs
Sylvie Ferrer souligne ensuite que la loi sur le pouvoir d’achat est une loi à tiroirs avec des volets énergétiques. Et, en la matière, elle n’hésite pas à parler “d’écocide”. Elle site e stockage de gaz liquéfié au Hâvre provenant de gaz de schiste canadien, la réouverture d’une centrale à charbon. Quid de la renationalisation complète d’EDF? “L’état reprend la maîtrise du budget d’EDF pour mieux le démanteler”. Bref, la députée, membre de la commission développement durable, relève déjà les manches alors que le parlement doit évoquer, à la rentrée de septembre, un texte sur les énergies alternatives, un domaine dans lequel “rien n’a été fait, selon elle, lors du précédent quinquennat”.
Concernant le débat parlementaire, Sylvie Ferrer rappelle que “le gouvernement s’était engagé à travailler avec toutes les forces politiques. Dans les faits, ce n’est pas le cas. On observe surtout des compromissions entre les groupes de la droite”. Et d’en profiter pour réaffirmer que la seule opposition qui vaille, c’est la Nupes. Dès lors, qu’en est-il de ses relations avec Benoît Mournet, député de la deuxième circonscription des Hautes-Pyrénées? “Il a voté toutes ces régressions sociales. C’est un député Playmobil qui vote tout ce que le gouvernement propose… Il nous qualifie de députés d’extrême gauche. Cela va être compliqué de discuter et de travailler ensemble”.
Enfin, Sylvie Ferrer confie ne pas encore avoir acheté de tailleur, en dépit des exigences vestimentaires d’Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes. “Il y a désormais des gens du peuple au sein de l’assemblée et qui viennent en tenue de ville. Éric Ciotti ne doit pas aller souvent au marché dans sa circonscription”. Ou bien se limiter à celui de Nice?