INTERVIEW. Philippe Montanier : “De retour en Ligue 1, on ne rêve pas mais on a foi en nous !” lance l’entraîneur du TFC à quelques jours de la reprise de la saison

l’essentiel La mousse au chocolat est son péché mignon. En attendant de la déguster, le coach normand nous a accordé une mi-temps. N’éludant aucun sujet. Verbatim, alors que le TFC entame sa saison – celle du retour au sein de l’élite – dimanche 7 août au Stadium contre Nice (13h).

À une semaine du top-départ, l’intersaison – avec 5 victoires en 8 matchs amicaux – vous satisfait-elle ?

On l’avait préparée comme il se doit en amont. Après, ce qui va compter, c’est ce qu’il y aura derrière :si on arrive à enchaîner les bons résultats. Car on ne peut pas tirer de conclusions hâtives ; on est trop souvent en décalage avec les adversaires que nous rencontrons.
Vous avez des doutes ?

On va être devant le mur. Nous verrons les maçons que nous sommes. Mais vous serez prêts dimanche…

C’est l’objectif ! Maintenant, est-ce que les autres vont l’être plus que nous. Ou pas. On verra à 13 heures.

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Les derniers jours, ce sont les réglages de la F1 à peaufiner.

Physiquement et technico-tactiquement.

Sa vision

Personnellement, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Serein. On a fait le travail qu’on devait faire. Le groupe ? On a tellement voulu être en L1 que maintenant on y est, il faut assumer.

Toujours mieux d’entamer à la maison ?

Je ne sais pas s’il y a une bonne formule. En tout cas, on ne peut pas choisir. Donc on s’adapte. La même interrogation est de savoir si c’est mieux de finir à l’extérieur. Primo,il sera important d’être vite opérationnels.

Nice, Troyes, Lorient, Nantes, Paris-SG ! Dès la fin du mois d’août, y verra-t-on un peu plus clair sur ce que le TFC peut donner cette saison en Ligue 1 ?

Je n’en suis pas certain. Parce que l’an dernier on avait bien débuté et, finalement, on n’était pas non plus emballés par nos productions. C’est à la fin qu’on s’est aperçus d’une vraie évolution. Le premier mois va être primordial ; il en reste tellement derrière qu’il ne faudra pas négliger les autres. Forcément.

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La saison passée, vous aviez eu cette formule : Le maintien… dans les deux premiers. Quelle est-elle en 2022-23 ?

Aller le plus haut possible, l’expression nous plaît bien. Car c’est ne pas se mettre de limites ; ou, s’il y en a, essayer de les repousser. Aujourd’hui, on débarque en Ligue 1, on ne sait pas trop notre niveau même si on va vite le voir.

Y a-t-il un objectif présidentiel défini ?

Non.

Savez-vous déjà quel XI va débuter face à Nice ?

On a une idée (sourire). J’aurai besoin d’un noyau de 17-18. Tout le monde veut démarrer, et c’est normal ; alors je dis aux joueurs qui se rappelle que celui qui a inscrit le but du titre, n’était pas titulaire (Denis Genreau, ndlr)… Parfois, celui qui reçoit les lauriers n’était pas dans le XI d’entrée. C’est le foot.

Son coaching

Alors, 4-2-4 ?…

Plutôt 4-4-3, on aurait un élément de plus en jouant à 12! Je dis ça parce qu’un jour je me suis emmêlé les crayons dans une causerie. Et comme il y a quand même des joueurs qui suivent ils m’ont dit : “Coach, c’est peut-être la meilleure stratégie ; en évoluant en supériorité numérique, on devrait s’en sortir…” Le 4-2-4 est une possibilité. L’an dernier, on avait démarré en 3-4-3. Mais après on est revenus en 4-3-3 ; on a aussi utilisé le 4-2-3-1. Bref, tout système est figé au départ or quand on voit ensuite comment ça bouge dans tous les sens…

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Le credo reste le même : l’attaque !

Bah… on a un beau potentiel offensif. Le salut passe par le jeu. Je ne suis pas le seul à le revendiquer. Mes collègues sont du même avis : nous sommes persuadés que si on joue bien sur la durée, on a plus de chances d’être bons.

Des révélations pendant la prépa ? On pense à Chaibi…

Oui, Farès ; on lui voyait des qualités et il a été vraiment très présent pendant toute la prépa. Il est complet, polyvalent.

Farès est athlétique, a de la puissance, de la vitesse, il est très-très endurant. Un vrai athlète qui peut évoluer box-to-box, sur les côtés, en pointe même. Je citerai aussi le « petit » Kévin (Keben ; latéral/central) ; un 2004. Faudrait qu’on regarde la moyenne d’âge de l’équipe : on va encore être biberonnés…

Begraoui paraît transfiguré…

Certains jeunes, après les vacances, prennent de l’épaisseur. Yanis a bien performé durant le mois. On l’a stabilisé en ailier droit… On le mettait à gauche puisqu’il avait cette préférence et, in fine, il est meilleur de l’autre côté.

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Dupé ou Haug dans les buts ?

Vous le saurez au moment voulu… L’avantage c’est qu’on souhaitait avoir deux bons gardiens, on les a. Les intéressés seront avertis cette semaine, tranquillement… Puis cette saison on a vu que cela avait beaucoup bougé sur le poste. Le goal est un joueur:au gré des perf’, s’il faut changer, on change.

Votre capitaine, toujours Dejaegere ?

L’exercice dernier j’en avais plusieurs. Ce sera la même chose. Brecht en sera un ; mais il m’en faudra 2-3 autres en fonction de l’équipe alignée.

Dupé, Diarra : on vise juste…

De toute façon, il n’y a pas non plus trente-six possibilités dans la mesure où on a beaucoup d’étrangers qui ne maîtrisent pas la langue.

Van den Boomen a également porté le brassard en amical.

Branco est un joueur essentiel qui parle de mieux en mieux le français ; c’est ce que je voulais par rapport aux arbitres. Il est à l’aise. C’est un capitaine de plus.

Au fait, on imagine qu’il continue à être le préposé aux penalties ?

ça avait plutôt bien marché l’année dernière, non ?

Ses attentes

Le maintien se joue d’abord à domicile. Le Stadium devra plus que jamais jouer son rôle de 12e homme.

Oui. Surtout qu’on est restés la saison écoulée sur un engouement, une ferveur incroyables qui ont porté les joueurs. Les gens viennent au stade car l’état d’esprit des joueurs leur plaît.Il y a vraiment cet-te communion. Maintenant, je n’oublie pas non plus qu’on a un groupe très jeune, très perfectible, par conséquent qui fera des erreurs. Mais son enthousiasme, sa débauche d’énergie devraient aussi donner du plaisir aux supporters. Puis (il marque une pause)deux choses me ravissent : il y a une belle ferveur quand ça chante et ça crie, on se sent pris aux tripes.Et l’atmosphère bon enfant, conviviale, chaleureuse. On ne sent pas d’agressivité. Non, jamais. Comme en Espagne, en Angleterre aussi, j’adore voir des familles arriver avec leur progéniture. Ce sont nos joueurs, éducateurs,fans de demain!

Vous avez évolué dans votre management toulousain depuis l’an dernier ?

Je suis obligé de jongler avec les langues. Hollandais, danois, brésilien, japonais… super enrichissant. Il faut être très flexible ; on parle souvent d’agilité managériale, c’est vrai. On est surtout face à des hommes. On l’a vu l’année passée : une des clés de notre réussite, c’était l’aventure humaine. Il faut d‘abord s’intéresser à l’individu pour qu’il soit dans les meilleurs conditions afin d’optimiser son potentiel.

Vous paraissez très proche des joueurs.

Oui et non. Pour ma part, il y a une vraie affection car j’aime beaucoup mon groupe ; ce sont des gars bien. D’un autre côté, je suis conscient qu’on n’a rien en commun au niveau culturel. L’écart générationnel, il est énorme. En musique, par exemple, le seul que je tolère à en mettre dans le vestiaire et qui est devenu notre DJ officiel, c’est Nathan (Ngoumou) : jazz, funk;merci à son papa. Mais, rassurez-vous, on a beaucoup d’estime et de respect mutuels.

Ses aspirations

Qu’est-ce qui sera le plus dur à assimiler cette année pour le TéFéCé ?

Rythme et niveau. La L2 est un combat ; la L1 c’est l’intensité. Il y a des joueurs en Ligue 1 qui envoient, quoi. Plus rapides, plus puissants, plus intelligents.

Vos vœux à volonté !

Soyons dans la continuité. Avec beaucoup de jeu vers l’avant, de fougue. Bien sûr en conservant un juste équilibre. De retour, il va falloir être à la hauteur de nos ambitions.

Pas plus inquiets que ça, alors ?

Heureux… tout en étant conscients de la difficulté. On ne rêve pas:on sait très bien que les matchs, cette saison, cela sera une autre paire de manches. Mais on a foi en nous, on connaît nos qualités. Et on va se jeter dans la bataille !

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