Qatargate : “Le grand déballage ne fait que commencer”

Publié le :

À la une de la presse, ce mercredi 18 janvier, l’accord passé entre le parquet fédéral belge et l’ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri dans l’enquête sur le scandale de corruption présumée au Parlement européen du Qatargate, le troisième volet de l’enquête du quotidien Libération sur le détournement présumé de l’argent du pétrole du Congo-Brazzaville et l’annonce d’une grande tournée cette année de la star mondiale de la pop Madonna.

Publicité

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également en devenant fan de notre page Facebook

À la une de la presse, ce mercredi 18 janvier, l’accord passé entre le parquet fédéral belge et l’ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri dans l’enquête sur le scandale de corruption présumée au Parlement européen du Qatargate.

En échange d’une peine de peine de prison limitée, l’ex-élu, au domicile duquel 600 000 euros en liquide ont été retrouvés, a accepté de passer à table et ses premières révélations font la une de la presse belge. « Repenti, Panzeri a chargé Tarabella », annonce Le Soir, en mentionnant un autre eurodéputé belge, Marc Tarabella. Le quotidien présente Pier Antonio Panzeri comme « une bombe humaine au service de la justice et de la vérité ». D’après le quotidien belge, ce dernier a déclaré aux enquêteurs avoir donné plus de 120 000 euros à Marc Tarabella, qui a lui aussi signé un accord avec la justice. Le grand déballage ne fait donc que commencer.

Ce grand déballage concerne non seulement les pratiques présumées du Qatar, mais aussi celles du Maroc. Dans une interview accordée à la RTBF, la radio télé belge, l’ancienne eurodéputée portugaise Ana Gomes, qui a côtoyé Panzeri pendant 15 ans dans une multitude de réunions de travail, accuse en effet son ex-collègue italien d’avoir aussi oeuvré pour saper et boycotter toutes les initiatives déplaisant au Maroc, qu »il s’agisse des droits de l’Homme ou du Sahara occidental, un territoire revendiqué par Rabat.

Des accusations qui prouvent, selon Le Temps, que « c’est bien le Maroc qui a initié ces pratiques de corruption » présumées. « De fait, note le quotidien suisse, le Maroc a toujours su faire entendre ses intérêts auprès de l’Europe, (disposant pour cela de plusieurs arguments) : son rôle de « barrière » face aux migrants africains mais aussi face aux islamistes, sa proximité avec ses voisins français et espagnols et aujourd’hui son adhésion aux Accords d’Abraham, par lesquels le Maroc a noué des relations avec Israël. « Autant d’atouts, croyait-on, qui permettaient à Rabat de faire passer à la trappe ses manquements en termes de respect des droits de l’Homme qui lui ont servi à développer une intransigeance obtuse vis-à-vis du Sahara occidental et permis de passer largement sous les radars de la vigilance internationale ».

Autre affaire de corruption présumée, à lire du côté de Libération, avec le troisième volet de son enquête sur le détournement des revenus du pétrole du Congo-Brazzaville. Là encore, il est question de valises de billets, transportées, cette fois, par un homme d’affaires, Lucien Ebata, un proche du président Denis Sassou Nguesso. Arrêté en 2012 à Roissy, par la douane française, avec une valise pleine de cash,  ce ressortissant canado-congolais, pourtant doublement fiché S, comme « affairiste susceptible de se livrer à des activités financières frauduleuses » et « membre d’un réseau de criminalité organisée spécialisé dans le blanchiment d’argent », a franchi tranquillement les frontières avec ses valises pleines de billets. La question, bien sûr, est de savoir comment.

D’après Libération, « ce pourrait être avec l’aide d’agents de la police aux frontières, qui auraient pu porter les mallettes suspectes pour les remettre à Ebata une fois son contrôle terminé ». Toujours selon Libé, le généreux Congolais ne serait pas le seul, puisque des officiels du Qatar et d’Arabie Saoudite auraient utilisé le même système de corruption pour éviter les contrôles à l’aéroport du Bourget, en Seine-Saint-Denis, où préfèrent atterrir les milliardaires, les célébrités, les diplomates et les escrocs de toutes les nationalités.

En Tunisie, l’afflux de migrants s’accompagne d’une montée des discriminations, malgré une tradition d’accueil des étrangers. Le Monde fait état « d’un racisme croissant » envers les migrants venus d’Afrique sub-saharienne – un phénomène que le journal explique en partie par les difficultés économiques actuelles de la Tunisie. D’après le journal, « la complexité des procédures de régularisation, les mauvais traitements et les attaques verbales dont sont victimes les migrants » poussent de plus en plus d’entre eux à partir. Ceux qui restent subissant leur sort. « Nous sommes obligés de faire avec, car si nous portons plainte auprès de la police pour racisme, nous risquons d’être arrêtés en raison de notre situation irrégulière », témoigne un migrant ivoirien rencontré à Bhar Lazreg, un quartier populaire de Tunis.

Les Tunisiens eux-mêmes sont de plus en plus nombreux à quitter leur pays : d’après Courrier International, plus de 13 000 Tunisiens ont tenté de passer en Europe, l’année dernière. Beaucoup d’entre eux effectuent ce voyage par la mer, un itinéraire clandestin et très dangereux. Mais d’autres passent désormais, aussi, via une route dite « des Balkans », qui démarre par un vol de Tunis jusqu’à la ville turque d’Istanbul, puis un autre vol pour Belgrade, avant de se rendre en Hongrie, ou dans un autre État de l’espace Schengen en traversant la frontière dans le nord de la Serbie. Le tout via un réseau de passeurs surnommé « armée Kazawi », pour un coût de 3 500 dollars environ.

On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à très vite, je tenais à partager avec vous LA nouvelle du jour : l’annonce de la tournée mondiale, de Madonna. L’inoxydable reine de la pop, bientôt 65 ans, s’apprête à fêter ses 40 ans de carrière. Un vrai défi, selon le vénérable Washington Post, qui rappelle à quel point la culture actuelle est « peu susceptible d’applaudir l’apparence d’une femme de 64 ans » – « à moins qu’elle ne soit perçue comme défiant d’une manière ou d’une autre la marche du temps ou vieillissant avec grâce, c’est-à-dire marchant tranquillement vers le soleil couchant ou portant un cachemire coûteux et des chaussures pour pieds sensibles ». Bonne chance, Madonna !

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.

Comments are closed.