Pacte enseignant : davantage d’heures exigées pour une rémunération jusqu’à 7 500 euros brut par an pour les professeurs de lycée professionnel

Emmanuel Macron rencontre les élèves du lycée professionnel Bernard-Palissy à Saintes, en Charente-Maritime, le 4 mai 2023.

Les mesures salariales pour les enseignants détaillées par le gouvernement fin avril n’auront pas les mêmes contours pour les 72 000 professeurs qui enseignent en lycée professionnel. « Les élèves du lycée professionnel ont plus de difficultés qu’ailleurs au départ, et leur prise en charge nécessite du sur-mesure (…) Nous devons reconnaître l’engagement des professeurs à la hauteur de ces enjeux », a déclaré jeudi 4 mai le président de la République, Emmanuel Macron, en déplacement à Saintes (Charente-Maritime) pour annoncer la réforme du lycée professionnel.

Les hausses inconditionnelles de rémunération – la « revalorisation socle », selon les vocables du gouvernement – sont les mêmes : 95 euros par mois pour la majorité d’entre eux, jusqu’à 200 euros pour certains. C’est sur le pacte enseignant que les professeurs de lycée professionnel feront exception, avec des missions spécifiques à accomplir en sus de leur service pour une rétribution de 7 500 euros brut annuels (564 euros net mensuels).

Une somme deux fois plus élevée que le montant maximal annoncé pour tous les autres professeurs, mais qui suppose une masse de travail supplémentaire bien plus importante et, contrairement au reste du corps enseignant, non modulable. Les professeurs du primaire, de collège et de lycée général peuvent, en effet, choisir de signer pour une à trois « unités de pacte » représentant entre dix-huit et vingt-quatre heures annuelles chacune et rémunérées 1 250 euros brut. Le ministère de l’éducation nationale a précisé jeudi que ceux des lycées professionnels devraient, eux, forcément s’engager à effectuer sur l’année l’équivalent de soixante-douze heures supplémentaires « face aux élèves » (soutien, options…), assurer dix-huit heures annuelles de remplacement, et prendre en charge deux missions « non quantifiables » en temps (coordination de projets, lien école-entreprise…). Une enveloppe budgétaire de 280 millions d’euros vient ainsi s’ajouter au milliard annuel déjà annoncé pour le pacte enseignant.

« Nouveau signe de mépris »

Les tâches prises en compte dans le pacte du lycée professionnel sont beaucoup plus nombreuses qu’en collège et en lycée général et technologique, et certaines sont déjà effectuées par les enseignants. En plus du remplacement et de la coordination de projets, proposés dans la voie générale, la liste comprend des missions spécifiques comme le fait d’être référent d’élèves stagiaires, la formation des tuteurs de stage ou l’accueil des collégiens sur les plateaux techniques.

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