Elections municipales à Paris : les écologistes en ordre dispersé

Yannick Jadot, membre du parti Les Ecologistes, anciennement Europe Ecologie-Les Verts, à Paris, le 22 avril 2024.

Les écologistes souffrent d’une maladie chronique qui consiste à se dévorer entre eux, surtout quand une tête dépasse, dès qu’une élection majeure pointe à l’horizon, et de vendanger, par avance, toute chance raisonnable de victoire. Depuis trente ans, la liste de ces mauvais symptômes est longue, on ne citera que l’exemple le plus récent : la dernière élection présidentielle, en 2022, qui a contraint Yannick Jadot, vainqueur de la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), à composer avec Sandrine Rousseau, sa dauphine, tout au long d’une campagne jamais déminée. Résultat : 4,63 %. L’élection municipale parisienne de 2026 échappera-t-elle à cette coutume maudite ?

Sur le papier, évidemment oui. D’ici à un an, le mode de désignation du candidat écologiste – toujours présent au premier tour depuis 2001 – sera fixé. « La tradition veut que nous organisions une primaire, avec nos 1 200 adhérents qui choisiront leur candidat. Nous verrons si nous l’ouvrons à tout Parisien qui se sent écologiste sans pour autant être adhérent », assure Fatoumata Koné, garante de l’unité en tant que présidente du groupe écologiste au Conseil de Paris. Dans les faits, probablement pas. Quatre têtes d’affiche parisiennes sont prêtes à se porter candidates et donc à se placer, inévitablement, dans l’un des quatre coins du ring.

Commençons par l’ancien député européen, Yannick Jadot, 56 ans, qui, comme les autres, n’a officiellement rien déclaré de ses intentions ; il est aussi celui qui s’agite le moins. Comme il ne veut pas s’exprimer sur le sujet, au moins avant les élections européennes du 9 juin, les autres lui prêtent beaucoup d’arrière-pensées. Le désormais sénateur de Paris, le seul de la bande parisienne à jouir d’une notoriété nationale, n’écarte pas l’idée, mais veut se sentir désiré. Et pas seulement par les premiers sondages qui le citent en vue de l’élection municipale.

« J’ai fait le meilleur score des écologistes à Paris »

Seulement, il sait que chez les Verts parisiens, sa cote d’amour n’est pas la plus élevée. De toute façon, durant la campagne pour son investiture aux élections sénatoriales qu’il a obtenue avec difficulté, il a promis aux adhérents militants, les yeux dans les yeux, qu’il ne voulait pas être élu sénateur juste pour devenir maire de Paris. Mais il ne serait pas le premier à revenir sur une promesse de campagne, surtout si c’est pour se frotter à Anne Hidalgo ou à Rachida Dati.

Les intentions de David Belliard, 45 ans, relèvent davantage de l’évidence. Son poste d’adjoint à la Mairie de Paris chargé de la transformation de l’espace public, des transports et des mobilités lui confère une étoffe et une expérience de la gestion des dossiers et des équipes au sein de l’exécutif parisien. Il sait aussi à quoi ressemble une élection municipale à Paris, il était la tête de liste aux élections municipales de 2020. C’est aussi là que le bât blesse. Il a perdu sèchement (10,79 % au premier tour), quand Lyon, Bordeaux ou Strasbourg élisaient un édile écologiste.

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