La pollution à l’ozone réduit la croissance des forêts tropicales et ainsi la capacité de ces importants puits de carbone à absorber du CO2, pointe une étude publiée jeudi 12 septembre dans la revue Nature Geoscience.
L’ozone (O3) présent à basse altitude est un polluant atmosphérique formé à partir des transformations chimiques des oxydes d’azote (NOx) ou de composés organiques volatils, notamment émis par le trafic routier et les activités industrielles. Ce gaz a un effet négatif sur la santé humaine mais aussi sur les végétaux, notamment sur leur processus de photosynthèse et leur croissance.
L’équipe internationale de scientifiques qui publie l’étude a cherché à mieux quantifier son influence sur les forêts tropicales, qui était jusqu’à présent incertaine. Pour cela, ils ont identifié de manière expérimentale la réaction à l’ozone de dix espèces d’arbres tropicaux avant de modéliser les résultats. Ils en concluent à un « déclin substantiel » de la capacité nette des arbres à absorber du CO2.
« L’ozone a empêché la capture de 290 millions de tonnes de carbone par an depuis 2000 »
« Nous estimons que l’ozone a empêché la capture de 290 millions de tonnes de carbone par an depuis 2000. La perte cumulative en résultant équivaut à une réduction de 17 % de l’absorption du carbone par les forêts tropicales depuis le début du siècle », résume Alexander Cheesman, l’un des auteurs principaux de l’étude.
« Il est clair que l’impact de la pollution de l’air sur les forêts tropicales a eu, et continue de jouer, un rôle substantiel dans le cycle mondial du carbone », concluent les scientifiques.
Ils prévoient que les concentrations d’ozone vont continuer à augmenter dans les tropiques, mettant également en garde sur les risques pour les projets de reforestation dans ces régions.
« Nous avons trouvé que les zones de restauration forestière, actuelles et futures, qui sont critiques pour l’atténuation du changement climatique, sont affectées de manière disproportionnée par ce niveau élevé d’ozone », souligne Flossie Brown, de l’université d’Exeter, qui a codirigé l’étude.
Les chercheurs soulignent, pour finir, les avantages à réduire la formation d’ozone par des mesures environnementales, à la fois pour la qualité de l’air et les puits de carbone.
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