Les images restent dans la tête. L’ouverture du score…
Les images restent dans la tête. L’ouverture du score de Griezmann sur penalty (13) après un rush incroyable de Mbappé, fauché par Rojo. L’égalisation de Di Maria juste avant la mi-temps (41). Et cette deuxième mi-temps irrationnelle. Mercado qui donne l’avantage à l’Argentine (48). Pavard qui décoche une demi-volée venue de nulle part (57). Et Mbappé, qui se révèle à la face du monde entier avec un doublé (64, 68). Sans oublier la fin de match crispante après la réduction du score d’Agüero (90+3).
Mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts en quatre ans entre Kazan 2018 et Lusail 2022, où se tiendra la finale dimanche (16h). Trois raisons de ne pas comparer les deux époques.
1. Seulement 7 ou 8 rescapés dimanche
Dimanche, seulement sept ou huit rescapés du match de 2018 devraient être titulaires pour la finale.
Côté Français, cinq héros de la victoire de Kazan sont toujours alignés : Lloris, Varane, Griezmann, Giroud et Mbappé. Ils devraient être accompagnés dans le onze de départ par un sixième homme, Dembélé, qui n’était pas entré en jeu il y a quatre ans. Pavard, titulaire en Russie, sera sur le banc, en compagnie de Mandanda, déjà remplaçant.
Côté Argentin, les changements sont encore plus nombreux. Seuls Messi et Otamendi sont assurés de démarrer dimanche. Ils pourraient être accompagnés de Tagliafico, acteur principal du naufrage défensif de l’Albiceleste en 2018. Le défenseur de Lyon est en concurrence avec Acuna, qui n’était pas entré en 2018. Depuis le 8e de finale d’il y a quatre ans, Di Maria et Armani ont été rétrogradés sur le banc où Dybala patientait déjà.
2. Des rôles différents pour Messi et Mbappé
Co-meilleurs buteurs du Mondial (cinq buts) , Messi et Mbappé vont se livrer un duel à distance dimanche pour le Soulier d’or et le titre de meilleur joueur du tournoi, même si Griezmann est un troisième candidat crédible. Les deux attaquants du PSG sont en forme et les regards seront tournés vers eux.
À 35 ans, Messi est plus en jambes qu’il y a quatre ans. Il évolue dans une position différente. En Russie, il avait un rôle de meneur de jeu plus ou moins axial lors du premier tour. Mais Jorge Sampaoli, le sélectionneur de l’époque, avait réservé une surprise à la France en 8e de finale. « Il y a quatre ans déjà, j’imaginais qu’il allait jouer quelque part et finalement il avait évolué à un poste d’avant-centre contre nous », se souvient Didier Deschamps. Au Qatar, c’est dans un rôle de deuxième attaquant très libre que « la Pulga » brille aux côtés d’Alvarez.
De son côté, Mbappé a un rôle comparable à 2018, mais il est passé du côté droit au côté gauche. Comme en Russie, Deschamps lui demande peu d’efforts défensifs pour qu’il garde de l’énergie et de la lucidité sur les phases offensives.
3. Des systèmes de jeu différents
Les nombreux changements de joueurs par rapport à 2018 ont modifié le visage des deux équipes. Pour la France, les forfaits de Pogba et Kanté changent la donne. Le « petit » et « gentil » milieu de terrain, qui avait « stoppé Léo Messi », selon les paroles de la reprise des Champs-Élysées de Joe Dassin, a été remplacé par Tchouaméni. Mais c’est surtout le replacement de Griezmann au milieu qui fait évoluer le visage des Bleus, même s’ils ont conservé leurs valeurs basées sur un bloc défensif compact et une capacité à souffrir sans le ballon.
De son côté, l’Argentine s’est convertie au pragmatisme. Elle a fait le jeu contre l’Australie en 8e de finale (2-1) et les Pays-Bas en quarts (2-2, 3-4 t.a.b.) mais pas face à la Croatie en demie (3-0). Son sélectionneur Lionel Scaloni oscille entre un 5-3-2 et un 4-4-2 en fonction de l’adversaire et des circonstances du match. Il se prive volontiers de créateurs comme Di Maria ou Dybala. Si Messi est toujours la clé de voûte du système, l’Albiceleste devrait se montrer plus solide qu’en Russie.
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