Ambassadeur du rugby dans son autre pays : Maxime Mermoz, l’Algérie au cœur

l’essentiel L’ancien international révélé au Stade Toulousain, qui est aussi l’un des joueurs le plus titrés du rugby français et européen, s’est engagé auprès de la fédération algérienne pour relancer la culture du ballon ovale de l’autre côté de la Méditerranée.

Du rugby en Algérie ? L’idée pourrait paraître a priori aussi incongrue que la passion pour le ballon ovale d’un petit garçon de 3 ans né au plus profond des Vosges… Et pourtant, entre ce pays et ce rêve d’enfant, une bonne fée a tissé la trame d’un destin et d’une histoire commune. Le temps est passé et le gamin a grandi. Il s’appelle Maxime Adel Mermoz, et s’est construit l’un des plus beaux palmarès du rugby français en se révélant au Stade toulousain, quand la sélection algérienne « aux deux lions » vient de rater d’un cheveu la qualification à la Coupe du monde qui se déroulera en France l’an prochain. Une performance majuscule pour une fédération qui n’existe que depuis 7 ans et qui s’appuie au plus haut niveau sur les binationaux qui foulent tous les week-ends les pelouses du Top 14 et de la Pro D2.  Mais de l’autre côté de la Méditerranée, tout reste à faire pour convaincre une jeunesse dynamique et nombreuse qu’il n’y a pas que le football dans la vie et qu’il existe un autre sport collectif aux valeurs humaines indépassables. Volonté, abnégation, fraternité, solidarité…

Renouer avec une tradition

Ces vertus que Maxime Mermoz veut incarner et faire exister au pays de ses ancêtres maternels. Comme un nouveau trait d’union avec un pays qu’il a connu tout jeune, pendant les vacances, après des longues heures de voiture à travers les sierras ibériques pour rejoindre Ténès, la ville familiale. S’il n’a pas eu l’occasion de donner un coup de main à la sélection sur le terrain faute à une fin de carrière précoce, l’international français aux 35 capes a volontiers répondu aux sollicitations de Sofiane Ben Hassen et Mourad Gherbi le président et vice-président toulousain de la fédération algérienne, pour porter la bonne parole dans les clubs et les écoles de l’Algérois ou de l’Oranais. Mais aussi pour défendre l’esprit rugby auprès des investisseurs et de potentiels partenaires économiques locaux pour donner de l’oxygène à une aventure en pleine construction autour du sponsor historique, la société générale d’Algérie. Pour renouer aussi avec une tradition rugbystique réelle, emportée par les soubresauts de la décolonisation. De joueur international multititré qu’il a été avec ses quatre Brennus et ses trois coupes d’Europes, « Max » est devenu aujourd’hui un ambassadeur du jeu.

« Je leur explique que le rugby, c’est la diversité »

Et quel ambassadeur ! Il suffit de le voir tout sourire au milieu d’une grappe d’élèves enthousiastes du lycée international Alexandre Dumas d’Alger pour deviner ses talents de passeur… de culture. « C’est incroyable de voir à quelle vitesse ils intègrent les fondamentaux du jeu s’étonne-t-il. Je leur explique que le rugby, c’est la diversité, que l’on a besoin de tout le monde, les grands, les petits, les maigres, les gros, et que chacun avec ses qualités fait exister le groupe ». Sous le soleil d’hiver d’Alger la blanche, il ne faut que quelques minutes aux garçons et aux filles pour saisir les règles de l’en-avant et du hors-jeu. Même s’il est plus difficile de dompter les rebonds capricieux du ballon ovale en une séance. Éclats de rires garantis. « Ce sont les filles qui pigent le plus vite, elles ont une autre maturité que les garçons », s’exclame Abderahmane Agueb, premier joueur professionnel binational dans les années 90 passé par Tarbes, Pau ou Toulon, lui aussi investi dans le développement du rugby algérien.

Le rugby féminin en pleine croissance

« Le rugby est une école de vie. Il m’a permis de devenir ce que je suis », glisse ce fil s d’immigrés oranais parachutés en plein Gers. Avec Maxime et Yuna Haddad, internationale algérienne licenciée à l’US Dax, ils ont pu mesurer, le temps d’une après-midi, tout le potentiel de la jeunesse algérienne. Reste à mettre en place des structures et des équipements solides pour faire grandir la pratique du rugby qui compte déjà plus de 6 000 licenciés, dont 1 500 féminines. Il s’agit de préparer de nouvelles générations de joueurs aux joutes mondiales. À commencer par les Jeux Olympiques de Paris. Pourquoi pas en s’associant avec les clubs de football locaux ? Mustapha Dalheb, l’ex-star du Paris-Saint-Germain des années 70, au charisme intact, veille de son œil malicieux sur l’essor du ballon ovale. Toujours prêt à donner de son temps et user de sa notoriété pour donner un coup de pouce à la fédération et à son pôle élite drivé par Mourad Gherbi. Avec de tels parrainages, à 15 ou à 7, le rugby algérien a assurément de beaux jours devant lui.
 

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