Branle-bas de combat à Hongkong avant la réouverture des frontières avec la Chine continentale

Après trois ans de fermeture quasi totale de la frontière intérieure qui sépare la région administrative spéciale de Hongkong du reste de la Chine, l’annonce que les frontières allaient soudainement s’ouvrir en janvier a déclenché un branle-bas de combat dans nombre de secteurs dans la région administrative spéciale. Le 24 décembre, le chef de l’exécutif, John Lee, a annoncé que les échanges entre Hongkong et la Chine continentale allaient reprendre « avant mi-janvier », autrement dit, dans la foulée de la réouverture de la Chine, prévue le dimanche 8.

A force d’en parler sans qu’elle ne se concrétise jamais, la « réouverture avec la Chine » était presque devenue un mirage. Au point que, face à l’absolutisme chinois de la politique zéro Covid dont personne ne voyait plus la fin, le gouvernement de Hongkong avait fini par s’en émanciper à l’automne, cédant à la pression de ses milieux d’affaires et du monde de la finance, en tentant un retour sur la scène internationale en solo.

Une réouverture « ordonnée »

L’isolement politico-sanitaire avait déjà coûté à Hongkong d’être la seule économie asiatique à connaître une récession en 2022 (avec une baisse du produit intérieur brut de l’ordre de 3 %). Depuis le mois de septembre, les conditions d’entrée ont donc enfin commencé à s’alléger. « En réalité, avec l’ouverture au reste du monde qui a été amorcée, l’économie hongkongaise est déjà en convalescence, observe Alicia Garcia Herrero, économiste en chef de Natixis pour l’Asie-Pacifique. Mais maintenant que l’on peut compter sur de nombreuses visites de Chinois à Hongkong en 2023, notamment pour ceux qui vont venir pour avoir le vaccin à ARN messager, non disponible en Chine, l’économie pourrait passer d’une récession à une croissance d’au moins 3 %, ce qui serait énorme. » La région administrative spéciale est la seule zone de Chine où la population a eu l’option de se faire vacciner avec les vaccins occidentaux et est actuellement vaccinée à 93 %, en majorité avec le vaccin Pfizer-BioNTech.

Hongkong est, de longue date, l’une des destinations touristiques de prédilection des Chinois continentaux, qui comptaient pour 80 % des touristes locaux en 2018. Toutes les plus grandes marques de luxe ont d’ailleurs longtemps été surreprésentées à Hongkong uniquement pour cette clientèle. Mais cette manne pour l’économie locale s’était déjà affaiblie avec le mouvement d’émeutes de l’été 2019, elle s’est ensuite totalement tarie avec la fermeture des frontières pour cause sanitaire.

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