Le cas d’Adrien Quatennens divise toujours La France insoumise

Après trois mois d’absence, Adrien Quatennens reviendra-t-il à l’Assemblée nationale dès lundi 9 janvier à 16 heures, comme l’assure l’Agence France-Presse ? Ou dans dix jours, le temps de régler des problèmes de santé, comme l’avait assuré Le Figaro quelques jours plus tôt ? A la veille de la reprise des travaux du Palais-Bourbon, le secret était « mieux gardé que la recette du Coca-Cola », sourit un élu La France insoumise (LFI) de premier plan. Ce week-end, personne ne semblait au courant de la date du retour sur les bancs de l’ancien numéro deux du mouvement mélenchoniste, condamné pour violences conjugales. Pas même son successeur, Manuel Bompard. « Il faut lui demander », suggère au Monde le nouveau coordinateur du mouvement. Contacté, Adrien Quatennens n’a pas répondu à nos sollicitations. Pas plus que son avocate, Jade Dousselin, qui fait office de communicante. Malgré plusieurs relances, la conseillère était aux abonnés absents.

A gauche, on se demande si un ajournement du retour d’Adrien Quatennens n’est pas lié au coup d’envoi de la bataille sur les retraites – le gouvernement présentera les grandes lignes de la réforme mardi 10 janvier –, alors que la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) organise l’offensive. Si le secret est aussi bien gardé, c’est peut-être également pour éviter une mobilisation devant l’Assemblée nationale. Le 13 décembre, le député du Nord était condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales. Dans la foulée, les députés LFI décidaient d’exclure leur collègue du groupe jusqu’au mois d’avril. Pas de quoi calmer les féministes. « Se contenter d’une exclusion de quatre mois et d’un stage de sensibilisation, ce n’est pas une réponse à la hauteur », réagissait le collectif #NousToutes. Le lendemain, Adrien Quatennens accordait une interview choc à BFM-TV. Pendant une heure, l’ancien dauphin de Jean-Luc Mélenchon minimisait son comportement à l’égard de son ancienne compagne, et annonçait qu’il reviendrait siéger à l’Assemblée nationale « vraisemblablement dès le mois de janvier ».

Un déballage en forme de justification, qui a créé un malaise au sein de LFI. « La décision du groupe d’exclure Adrien Quatennens pour quatre mois ne règle pas le problème de ses prises de parole, qui peuvent être contre-productives pour la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, qui est au cœur de notre mouvement », analyse la députée européenne Manon Aubry.

Des militants réclament son « exclusion » de LFI

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