Les prud’hommes déboutent l’association Osez le féminisme ! face au concours Miss France

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La justice a débouté, vendredi, l’association Osez le féminisme !, qui arguait devant le conseil de prud’hommes de Bobigny que le concours Miss France, qualifié de “sexiste”, contrevenait au droit du travail.

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Très critique du concours de beauté Miss France et des critères de sélection des candidates, l’association Osez le féminisme ! a été déboutée, vendredi 6 janvier, par le conseil de prud’hommes de Bobigny. Elle dénonçait le “processus de recrutement discriminatoire et illégal” du concours.

La juridiction s’est déclarée compétente face à la question soulevée, “ce qui signifie qu'(elle) reconnaît l’existence d’un travail et d’un processus de recrutement” dans la sélection des candidates au concours de beauté, a observé Osez le féminisme ! dans un communiqué.

Des critères “sexistes et illégaux”

Pour autant, les prud’hommes ont rejeté les autres demandes des militantes féministes, une “décision intolérable qui fait perdurer un processus de recrutement discriminatoire et illégal”, a regretté l’association, qui dit attendre de prendre connaissance de la motivation de la décision avant de faire éventuellement appel.

Les militantes d’Osez le féminisme ! avaient entamé cette procédure en justice en octobre 2021, en arguant que les organisateurs du concours imposaient des clauses discriminatoires aux jeunes candidates – comme le fait de mesurer au moins 1,70 m ou d’être “représentatives de la beauté”. Ces critères sont “sexistes et illégaux”, soutient l’association.

Dans une brève déclaration transmise aux médias, la Société Miss France et Endemol Production se sont déclarées vendredi “heureuses que leurs arguments aient été entendus”. Miss France “reste attachée à la mise en avant de toutes les femmes”, ont ajouté les organisateurs.

Osez le féminisme contestait la nature du lien juridique entre les organisateurs et les candidates : depuis l’an dernier, celles-ci signent un contrat de travail avec la production du spectacle, en tant que “mannequins”. Les militantes estiment que ce contrat devrait commencer non pas trois jours avant l’élection, mais dès les sélections régionales.

“Elles n’ont pas à régir la morale”

Lors de l’audience en novembre dernier, la présidente de la Société Miss France, Alexia Laroche-Joubert, avait soutenu que cette question ne relevait pas de ses compétences car elle n’était chargée que de l’élection nationale.

Elle avait par ailleurs réfuté devant les journalistes que le concours puisse être qualifié de “sexiste”.

Alexia Laroche-Joubert avait par ailleurs dénoncé une volonté de “censure” de la part des militantes féministes. “Elles n’ont pas à régir la morale. Quand on pense pouvoir décider pour les femmes, je trouve ça inadmissible”, avait-elle déclaré.

Pour l’élection de Miss France 2023 le 17 décembre – remportée par la Guadeloupéenne Indira Ampiot – les organisateurs avaient souligné avoir élargi leurs critères de sélection, afin de moderniser une image souvent décriée.

Jusqu’alors, seules les femmes entre 18 et 24 ans, n’ayant pas d’enfant et mesurant au minimum 1,70 m pouvaient prétendre au titre.

Si la taille minimum demeure, le concours est désormais ouvert à toutes les femmes de plus de 18 ans, sans limite d’âge, y compris mariées, avec ou sans enfants. Une règle qui s’applique même pour les femmes transgenres, “à partir du moment où la candidate a un état civil féminin”, selon Alexia Laroche-Joubert.

Avec AFP

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