Pour la sénatrice Guylène Pantel, “c’est une injustice qu’il n’y ait pas d’hélicoptère à l’année en Lozère”

Guylène Pantel fait le point sur son actualité parlementaire en ce début d’année. Elle continue de solliciter les autorités compétentes, jusqu’au plus haut sommet de l’État, pour que le Dragon 48 reste dans le département toute l’année.

La réforme des retraites est la grosse actualité de ce début d’année. Quelle est votre position à son sujet ?

Nous savons qu’il faudra une réforme pour arriver à financer les retraites. Cependant, je suis contre celle que le gouvernement présente actuellement. Ce n’est pas possible de repousser à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite. Les travailleurs sociaux, les artisans, les professions médicales et paramédicales – je pourrais en citer encore beaucoup –, ces gens travaillent énormément, de jour, de nuit, certains par tous les temps, en extérieur. Nous ne pouvons pas leur demander de faire deux ans de plus. Pour que la réforme soit juste, il faut prendre en compte la réelle pénibilité. Et que dire des femmes qui ont fait des temps partiels ? Elles seront pénalisées. Enfin, selon moi, il ne faut pas parler d’âge mais de durée de cotisation. 

Une autre actualité, en 2023, qui vous concerne, c’est l’élection sénatoriale. Êtes-vous candidate ?

Je répondrai à cette question en temps voulu. Pour le moment, c’est trop tôt. Ce que je peux vous dire, c’est que j’aime énormément ce que je fais. Je me suis prise de passion pour mon rôle de sénatrice. Je compte travailler jusqu’au bout.

Avec environ 350 grands électeurs en Lozère, vous avez encore le temps avant de lancer votre campagne, qui sera courte…

Aussi courte soit-elle, une campagne se fait correctement, avec conviction et à fond. Je fais déjà le tour de la Lozère plusieurs fois par an. Je rencontre tous les maires. C’est ce qui m’anime toute l’année, d’aller à leur rencontre.

Quelles sont vos missions actuellement au Sénat…

À la demande de la ministre Olivia Grégoire (en charge des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, NDLR), je fais partie de la gouvernance d’une mission sur le tourisme. C’est une opportunité que je n’ai pas manquée, puisqu’il est primordial de développer le tourisme en milieu rural. Il y a des problèmes que nous devons résoudre, comme le logement et, en particulier, celui des saisonniers.

Également, ce vendredi 20 janvier, le Sénat a mis en place des groupes de travail, dont une mission d’information sur l’avenir du maire et de la commune, à laquelle il m’a été proposé de participer. J’ai évidemment accepté avec grand plaisir. C’est le cœur de notre mission au Sénat.

Vous étiez aussi engagée concernant la zéro artificialisation nette…

Dans le cadre de cette mission, j’ai fait une réunion avec les maires de Lozère. Il y aura un suivi, afin que le moins de terres possible soient gelées.

Un autre dossier que vous défendez, avec d’autres élus, c’est l’hélicoptère à l’année…

J’ai écrit au président de la République au mois de décembre à ce sujet. J’ai eu une réponse. Son directeur de cabinet me fait savoir que ma demande sera intégrée dans son inventaire. C’est une injustice qu’il n’y ait pas d’hélicoptère à l’année en Lozère. Sa présence est indispensable. Si, demain, vous faites un malaise dans une zone reculée, vous ne vous en sortez pas parce qu’il n’y a pas d’hélico, alors qu’en région parisienne, ceux de la Sécurité civile ne sortent pas tout le temps, parce que les blessés sont beaucoup évacués par la route. 

En 2022, vous avez affiché votre soutien envers les éleveurs de Lozère, qui font face à la prédation du loup. Vous proposiez de représenter la loi Bertrand de 2013…

Alain Bertrand avait fait voter une loi au Sénat, qui prévoyait des zones de protection renforcée contre le loup. Cependant, elle n’avait pas été présentée à l’Assemblée nationale. Dix ans plus tard, il faudrait peut-être réécrire cette loi ou l’amender. Je travaille avec des députés, comme Stéphane Mazars (ancien sénateur entre 2012 et 2014 et actuel député de la première circonscription de l’Aveyron, NDLR), pour essayer de la présenter à l’Assemblée. Ce qui serait bien, c’est que le gouvernement s’en saisisse et la porte… Mais nous n’en sommes pas encore là. 

La RN 88 reprise par la Région

La RN 88 a été reprise la Région, en ce qui concerne la partie lozérienne. « Je me félicite de cette avancée, confie la sénatrice. Je l’ai dit à la présidente Carole Delga. » Et Guylène Pantel n’en oublie pas pour autant l’autre route nationale du département, la RN 106, qui dessert le sud de la Lozère : « Elle reste entre les mains de l’État. Cependant, elle aura aussi besoin de moyens, au moins, pour son entretien. »

La sortie du lac de Naussac de la loi Littoral

C’est l’un des dossiers que la sénatrice a accompagnés jusqu’à son dénouement en 2022 : faire sortir le lac de Naussac de la loi Littoral afin de permettre le développement économique du Haut-Allier. « Le ministre Joël Giraud, à qui j’avais expliqué la situation, s’était engagé à aboutir sur ce dossier. Il avait bien compris que quelque chose n’allait pas. » De nouvelles mesures ont été menées – dix en tout. Il apparaît que la retenue d’eau fait moins de 1 000 ha et, ainsi, qu’elle n’est plus soumise à la loi Littoral. L’ancien ministre avait appelé Guylène Pantel, le 19 avril dernier, pour lui annoncer la bonne nouvelle.

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