Mobilisation contre la réforme des retraites : les perturbations à prévoir pour le lundi 20 mars

La tension est montée d’un cran ce week-end en France, dans la rue comme dans les expressions politiques, à l’approche de l’examen lundi 20 mars des motions de censure déposées contre le gouvernement après son recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.

La semaine qui vient sera notamment marquée par une neuvième journée de grèves et de manifestations à l’appel de l’intersyndicale, programmée jeudi, et par la poursuite du mouvement dans les raffineries. Transports, examens, poubelles… Le point sur les perturbations à prévoir.

Les transports diversement touchés

Dans le ciel, des suppressions de vols sont attendues lundi : la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler lundi 30 % de leurs vols à Paris-Orly et 20 % à Marseille-Provence (Sud-Est), pour cause de grève des contrôleurs aériens.

La SNCF prévoit un trafic perturbé avec quatre TGV sur cinq et deux tiers des TER maintenus, alors que la grève reconductible contre la réforme des retraites entrera dans sa quatorzième journée. SNCF Voyageurs prévoit aussi d’assurer 60 % de ses liaisons Intercités, mais aucun train de nuit ne roulera. Sur le réseau ferroviaire francilien, le trafic sera également freiné, en particulier sur la ligne D du RER et R du Transilien avec seulement 40 % des trains maintenus. Le service sera en revanche normal ou presque sur le RER A, les lignes H, K, T4, T11 et T13.

Du côté de la RATP, le trafic est annoncé sans perturbation majeure. Les Parisiens doivent en revanche s’attendre à « une journée noire » dans le métro jeudi prochain, selon FO-RATP, premier syndicat chez les conducteurs.

Les transports en commun seront également très perturbés dans la métropole lilloise.

La grève des surveillants en pleine épreuve du bac

Lundi marquera la première journée des épreuves de spécialité du bac 2023 pour près de 540 000 lycéens, sur fond de menaces de grève des surveillants. « Dans l’hypothèse où le gouvernement n’aurait pas retiré son projet de réforme des retraites, [les syndicats] appellent tous les collègues à décider de la poursuite de l’action et à poursuivre la mobilisation pendant les épreuves de spécialité y compris par la grève des surveillances là où c’est possible », ont annoncé avant le week-end plusieurs organisations, dont le SNES-FSU (premier syndicat au lycée), SUD-Education, la FNEC-FP FO ou encore la CGT-Educ’action.

Le ministère de l’éducation a promis de mobiliser des surveillants supplémentaires afin de « permettre le déroulement des épreuves dans les meilleures conditions », qui se dérouleront de lundi à mercredi. En cas de retard dû à une grève des transports, il y aura aménagement du temps d’épreuve pour que le candidat puisse plancher pendant la durée prévue.

Le ton se durcit dans les raffineries

L’annonce samedi par la CGT de la mise à l’arrêt de la plus grande raffinerie de France, le site TotalEnergies de Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime), marque un durcissement dans le conflit contre la réforme des retraites. Cette interruption de la production prendra plusieurs jours et ne devrait pas provoquer de pénuries de carburant immédiates dans les stations-service.

Il y a six raffineries conventionnelles en France (et une bioraffinerie). L’une est à l’arrêt pour des raisons techniques (TotalEnergies à Donges) et deux sont à débit réduit (TotalEnergies à Feyzin, près de Lyon ; Esso-ExxonMobil à Fos-sur-Mer). La raffinerie PetroIneos de Lavéra (Bouches-du-Rhône) pourrait être mise à l’arrêt lundi après-midi « au plus tard » selon la CGT. Celle d’Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) devrait interrompre sa production lundi ou mardi, faute de pétrole brut à raffiner, en raison d’une grève au dépôt pétrolier du Havre.

Barrages filtrants aux incinérateurs de déchets autour de Paris

Après avoir organisé le blocage des sites, les grévistes des trois incinérateurs de déchets produits par Paris ont mis en place des « barrages filtrants » ce week-end pour laisser passer des camions de collecte des ordures. Laisser passer des camions est une « décision de sécurité pour limiter les risques d’épidémie », a expliqué Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT du site d’Issy-les-Moulineaux.

En assemblée générale, vendredi, les grévistes ont « reconduit l’action jusqu’à mardi inclus, avec un filtrage des camions » à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) samedi et dimanche, puis à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) lundi et mardi.

Le Monde

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