FFF : entre inspection administrative et enquête judiciaire, Noël Le Graët cerné par les affaires

C’est depuis la Martinique, où il possède une résidence secondaire, que Noël Le Graët a pris connaissance des derniers rebondissements de « son » affaire. En congés forcés dans les Antilles depuis sa mise en retrait décidée, le 11 janvier, par le comité exécutif de la Fédération française de football (FFF), le président de l’instance, 81 ans, est désormais visé par une enquête préliminaire ouverte, lundi 16 janvier, par le parquet de Paris pour « harcèlement moral et harcèlement sexuel ». Les investigations ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Cette judiciarisation du feuilleton Le Graët a été amorcée par un signalement émis au procureur de la République, le 13 janvier, en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, par l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), chargée en septembre 2022 par la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, de mener un audit à la FFF.

Cette enquête administrative porte principalement sur les accusations de harcèlement sexuel et de comportements sexistes émanant d’ex-collaboratrices de la FFF contre le patron de la fédération, ainsi que sur le style de management controversé de la directrice générale Florence Hardouin, mise à pied à titre conservatoire le 11 janvier par le comité exécutif.

Selon nos informations, l’IGESR a transmis, dans le cadre de son signalement, une note récapitulative au parquet de Paris avec des faits susceptibles d’être répréhensibles pénalement. Les témoignages qui étayent ces éléments seront envoyés dans un second temps à la justice.

Les inspecteurs ont prévenu M. Le Graët, le 13 janvier, de leur décision de saisir le parquet après avoir auditionné l’agente Sonia Souid. SMS envoyés par le président de la FFF à l’appui, cette dernière avait fait état, le 9 janvier, dans L’Equipe et sur BFM-TV, d’une série d’appels pressants et tendancieux et d’invitations à dîner de la part du patriarche du football français, élu à la tête de la FFF en 2011. Après les déclarations publiques de Mme Souid, Florence Hardouin, lors de son audition par l’IGESR, le 10 janvier, et d’ex-salariées de la FFF ont apporté des éléments complémentaires aux inspecteurs.

« Le 10 janvier après-midi, lors de l’audition de M. Le Graët par l’IGESR, l’inspecteur a dit clairement à mon client qu’il n’y a rien dans le dossier concernant d’éventuelles charges pénales, qu’il n’y a pas matière à enclencher un signalement, s’étonne l’avocate de l’ancien président de la FFF, Florence Bourg. Que s’est-il passé entre le 10 et le 13 janvier quand mon client apprend le signalement ? On est dans l’obscurité totale. »

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